Voici la retranscription du webinaire sur la construction d’un budget prévisionnel annuel.
Nous allons voir comment mettre en place un outil classiquement utilisé dans les grandes entreprises et comment l’adapter très simplement à des situations de petites et moyennes entreprises.
Ce que nous allons aborder:
- Pourquoi et comment le budget prévisionnel peut-il vous faire gagner de l’argent?
- Comment rassembler les éléments préalables et comment les mettre en forme?
- Quel support utiliser pour mettre en place votre budget prévisionnel, aussi bien au niveau du compte de résultat prévisionnel que du prévisionnel de trésorerie ?
En partant d’un exemple réel et concret, nous verrons comment nous avons pu gagner 40 000€ grâce au suivi du budget prévisionnel.
Beaucoup de chefs d’entreprise me font la remarque de la difficulté de construire le budget prévisionnel. « On ne sait pas ce qui va se passer ». Mais c’est justement la raison pour laquelle on a intérêt à créer un prévisionnel : imaginer une hypothèse qui nous conviendrait, qui conviendrait à l’entreprise et construire notre plan d’action autour de cette hypothèse. L’idée n’est pas de savoir ce qui va se passer réellement, nous ne sommes pas dans la divination. L’idée est vraiment de fixer les hypothèses d’un développement, d’une évolution possible et de voir comment s’organiser autour.
Nous sommes sur la prévision et non la divination.
Pour aborder ces sujets, nous suivrons l’articulation suivante :
- La genèse de votre résultat tracée avec les soldes intermédiaires de gestion
- Le premier prévisionnel : le prévisionnel de résultat
- Le deuxième prévisionnel : le prévisionnel de trésorerie
- Les supports pour établir vos prévisionnels
C’est parti !
Sommaire
Les Soldes Intermédiaires de Gestion
Les soldes intermédiaires de gestion sont des éléments que vous allez pouvoir trouver dans les documents comptables à la fin d’un exercice. Les soldes intermédiaires de gestion partent de votre chiffre d’affaires total hors taxes représenté ici sous forme de gâteau:
L’ensemble de ce gâteau servira à financer un certain nombre d’éléments qui viennent prendre une part du gâteau pour chacun des items concernés. La première chose que va permettre de financer ce gâteau du chiffre d’affaires sont les achats. En particulier les achats de matières premières ou de marchandises, ce que l’on appelle les consommations hors taxes. Et quand on soustrait les consommations hors taxes au chiffre d’affaires, on obtient la marge brute.
La part suivante correspond aux autres charges externes. Elles peuvent être aussi bien des loyers que de la sous traitance ou du personnel intérimaire. Et quand on soustrait cette part là au chiffre d’affaires, on obtient la valeur ajoutée.
La valeur ajoutée permet d’aborder la part suivante. Elle concerne les charges de fonctionnement, notamment sur la main d’œuvre et sur impôts et taxes. Une fois qu’on a soustrait cette part là, on obtient l’excédent brut d’exploitation. L’excédent brut d’exploitation permet de financer, entre autres, les dotations aux amortissements et provisions qui permettent de compenser ou de mettre sur le papier l’usure du matériel de production.
Par exemple, retranscrire une réalité intangible sur un document comptable. Quand on soustrait les dotations aux amortissements et la provision à l’excédent brut d’exploitation, on obtient le résultat brut d’exploitation. Pour partir sur un budget prévisionnel, je vous propose de prendre comme objectif d’aller jusqu’au calcul du résultat brut d’exploitation. C’est suffisant. Un certain nombre d’éléments rentre dans les SIG, comme des pertes financières, des pertes exceptionnelles, l’impôt sur les sociétés.
Mais ces éléments sont annexes et plus éloignés d’un besoin d’information qui vous permettra de prendre les bonnes décisions en terme de pilotage stratégique. Des éléments sur lesquels vont porter votre stratégie de développement sont très liés à ces quatre premières parts: les consommations, les achats, charges externes, charges de fonctionnement et dotations aux amortissements. Pour le reste, ça relève moins de votre plan de développement stratégique. C’est pour ça qu’en général, je ne l’intègre pas dans le budget prévisionnel.
Sur la partie budget prévisionnel, on a classiquement deux types de documents. On va construire deux prévisionnels.
Votre premier budget prévisionnel : le compte de résultat prévisionnel
C’est en fait un support de réflexion sur votre activité future. C’est à dire un support de réflexion sur le volume d’activité qu’on va retrouver à travers le chiffre d’affaires. Mais également une réflexion sur la gestion des dépenses et la stratégie d’investissement.
La gestion des dépenses, c’est:
- Qu’est ce qu’on va autoriser comme dépenses?
- Qu’est ce qu’on va prévoir comme dépenses? Comme charges?
La stratégie d’investissement, c’est:
- Est ce qu’on a du matériel à renouveler?
- Avons-nous du matériel à acquérir en plus?
- Est ce qu’au contraire, on va essayer de faire tenir le matériel et réduire nos investissements?
Toute cette partie là de réflexion pourra être étayée des informations que l’on retrouvera dans le compte de résultat prévisionnel.
Où aller chercher l’information?
Le compte de résultat prévisionnel est construit avec des produits et des charges hors taxes. Pas de TVA sur le compte de résultat prévisionnel.
Pour construire votre compte de résultat prévisionnel, vous irez chercher un petit peu dans votre imagination, et beaucoup dans l’observation.
Votre imagination comme source d’information.
Pourquoi dans l’imagination? Parce que votre compte de résultat prévisionnel se construit aussi sur des hypothèses stratégiques. Vous devez construire cette stratégie. Vous devez également établir un prévisionnel de vente. Là encore, nous sommes sur de la prévision et non de la divination. Vous verrez donc ce qu’il est possible d’atteindre, vous vous fixerez des objectifs.
Les informations à collecter vont ainsi se trouver dans votre plan de développement stratégique. A savoir la stratégie de gestion des coûts, de gestion des fournisseurs ou renégociation des conditions tarifaires avec les fournisseurs, par exemple. Mais également des stratégies d’investissement : avez-vous besoin ou non d’acquérir du matériel?
Complétée d’un bon sens de l’observation.
Un autre levier source d’informations pour construire votre compte de résultat prévisionnel sera l’historique de votre entreprise, l’année N-1. Mais ça peut être aussi les trois dernières années. Vous pouvez voir comment évolue votre chiffre d’affaires sur les trois dernières années pour en déduire une évolution possible de votre chiffre d’affaires sur l’année qui vient ou pour en déduire un objectif d’augmentation de chiffre d’affaires.
Si, sur les trois dernières années, chaque année, vous aviez une croissance de 15%, vous pouvez vous dire « en fait, on considère qu’on va être encore à 15% cette année ». Ou bien, vous pouvez vous dire « c’était trop beau, ça ne peut pas continuer, il faut descendre à 10 ou à 5% ». Par ailleurs, vous pouvez vous dire « ça fait 3 ans qu’on est à 15%, cette année on va quand même accrocher les 20%. Qu’est ce qu’il faut qu’on mette en place pour accrocher les 20%? » C’est à vous de voir jusqu’où vous remontez dans l’historique des informations de l’entreprise pour construire votre prévisionnel. En tout cas, c’est une source d’information pour construire ce compte de résultat prévisionnel.
Les sources d’informations officielles
Si vous venez de créer votre entreprise vous n’avez pas d’historique. Alors, vous irez chercher des informations ailleurs.
Pour des données sectorielles, consultez des sites comme l’INSEE. Mais il en existe d’autres qui peuvent aussi fournir des informations sur votre secteur d’activité ; en particulier sur l’évolution du volume d’affaires, sur l’évolution de la concurrence.
Ainsi, il existe un certain nombre d’informations que vous pourrez aller chercher pour évaluer et estimer votre potentiel de développement sur l’année à venir.
Comment structurer l’information?
A présent, il vous reste à la structurer. L’idée est que vous ayez un document qui soit suffisamment simple tout en étant pertinent. L’utilise ou le consulter ne doit pas être un cauchemar, pour que vous puissiez faire un vrai suivi, y revenir régulièrement. C’est ainsi qu’il pourra vous servir, par la suite, d’outil de décision. Si l’outil est difficile d’utilisation, au bout de quelques semaines ou quelques mois, il sera abandonné.
Réalisez-le donc le plus simplement possible. Commencez par les grandes masses financières telles que celles qu’on a vues pour les soldes intermédiaires de gestion, à savoir :
- le chiffre d’affaires (le volume de ventes),
- les achats (marchandises, matières premières),
- les charges externes et autres charges (tout ce qui est main d’œuvre, charges salariales et salaires, dotations aux amortissements).
Pour que votre compte de résultat prévisionnel reste global et pertinent, il faut que les chiffres aient un sens pour vous et vous permette de prendre des décisions par la suite.
Donnez vous la possibilité de comparer différents éléments pour pouvoir assurer la cohérence. Comparez par exemple les mois entre eux si vous êtes sur une base mensuelle, ou les années entre elles. Vous pouvez comparer des familles de produits, ou encore des zones de chalandise.
Une fois que vous avez ça à l’esprit, vous pouvez commencer à chercher les grandes masses financières pour construire votre compte de résultat prévisionnel.
Une information déjà structurée : le Plan Comptable Général (PCG)
Un petit rappel au niveau de la comptabilité : vous y trouvez énormément d’information, souvent très détaillée, mais qui va être synthétisée en différentes catégories ou en différents comptes.
Vous savez qu’en Europe et en France particulièrement, nous avons une norme qui classe et règle la façon dont nous classons les flux financiers, les charges et les pièces comptables.
Ces règles sont résumées dans le plan comptable général avec 7 grandes familles principales. Il y a aussi des comptes 8 et 9, mais ils ne nous seront pas utiles ici.
Les comptes 1, 2, 3, 4, 5 vont des comptes de capitaux jusqu’aux comptes financiers, c’est à dire aux comptes en banque et les caisses. Ces 5 comptes sont des comptes qui sont principalement utilisés pour construire votre bilan.
Les comptes 6 (comptes de charges) et 7 (comptes de produits) pourront être utilisés pour réaliser le compte de résultat. Quand vous ferez votre compte de résultat prévisionnel, vous irez chercher du côté des comptes 6 et comptes 7 pour aller chercher l’historique. Puis, vous allez anticiper ce qui va pouvoir remplir ces comptes 6 et 7 sur l’année à venir.
Ces « grandes familles » comptables que sont les comptes 1 à 7 regroupent des informations qui peuvent être elles-mêmes distribuées en sous-familles, puis encore en sous-sous-familles. Dans le PCG, il suffit d’ajouter un numéro pour préciser que l’on est à un niveau de regroupement inférieur. Les comptes 6 deviennent ainsi 60, 61, 62, etc.
Prenons par exemple les comptes 6. Vous avez les comptes 60 correspondant aux achats, où nous retrouvons les matières premières et marchandises. Ensuite, vous avez les comptes 61 et 62 qui sont les autres charges externes. Les comptes 63 et 64 sont les impôts, taxes et charges de personnel. Compte 68 : dotations aux amortissements et provisions. Les comptes 65, 66 et 69 sont plus exceptionnels et sont utilisés en fin de soldes intermédiaires de gestion, pour l’instant peu utiles pour réaliser notre compte de résultat prévisionnel.
Pour le niveau de regroupement suivant, le PCG ajoute encore un numéro. Pour le compte 61, nous avons donc 611, 612, etc.
Définissez la périodicité de votre budget prévisionnel
Comment allez-vous structurer votre compte de résultat prévisionnel?
Vous avez précédemment défini vos grandes masses financières (chiffre d’affaires, charges externes, salaires, etc.). Il vous reste à fixer les périodes. Celles-ci seront les mois, habituellement en colonnes, et les années, en lignes. Cela donne :
- Première ligne : les intitulés de mois,
- Deuxième ligne : l’année précédente, N-1, qui servira de point de référence,
- Troisième ligne : les chiffres que vous prévoyez pour l’année en cours, N,
- Quatrième ligne : le réel de l’année en cours.
Vous aurez ainsi le moyen de comparer l’historique N-1, le prévisionnel de l’année N et le réel de l’année N. Les 2 premiers seront renseignés complètement en début d’exercice, le dernier (le réel N) le sera au fil de l’eau en cours d’année.
Votre prévisionnel devrait ressembler classiquement à ça :
Sur l’exemple, en ligne N-1, nous reportons tous les chiffres de l’année passée, et nous obtenons un total de 2 155 000.
Un mensuel lissé ou avec saisonnalité ?
Ainsi, on estime, on fixe des objectifs, on évalue, on prévoit l’activité et le volume d’activité pour l’année à venir avec une répartition mensuelle. A vous de voir si vous faites quelque chose de lissé sur l’année, c’est à dire chaque mois la même chose ou si, au contraire, il y a une saisonnalité dans votre activité. C’est vous qui voyez comment vous ajustez mois par mois, cela aura un impact sur votre prévisionnel de trésorerie. Et là, nous avons un total à 2 300 000 sur l’exemple.
Illustration
Sur le situation prise en exemple ci-dessus, une augmentation d’un peu moins de 10% est prévue entre l’année à venir et l’année passée. On avait commencé à remplir jusqu’à avril. Sur la troisième ligne, on a donc le réel qu’on a suivi sur janvier, février, mars et avril, ce qui permet de voir qu’il y avait un écart et en l’occurrence, l’année était bien partie. Puis, il y a eu un petit peu de retard de pris en février, rattrapé en mars, mais de nouveau un retard en avril. En comparant le réel par rapport au prévisionnel, nous pouvons ajuster.
Détaillez ainsi chaque masse financière
Fort de votre mise en pratique sur le chiffre d’affaires, vous répéterez la démarche pour l’ensemble des grandes masses financières que vous avez définies au préalable. Vous arriverez alors jusqu’au résultat d’exploitation.
Un support pour réagir plus rapidement…
Sur l’exemple, tiré d’une situation réelle sur une entreprise que j’avais accompagnée il y a quelques années, nous remarquons qu’il y a un décrochage en réel au mois d’avril. Nous étions à moins de 170 000€ de chiffre d’affaires sur le mois, alors que les mois précédents, nous étions plutôt autour et au dessus de 180.000€. Un petit décrochage –rien de grave– mais ceci dit, le fait de le suivre mensuellement a permis d’alerter :
« Comment se fait-il qu’il y ait moins de chiffre d’affaires alors qu’on a des commandes en cours avec un carnet de commandes plein et que globalement, l’activité est à son comble? »
Il s’est avéré que le responsable d’exploitation avait laissé filer une ou deux réunions d’équipe en production. De plus, quelques dossiers avaient pris un peu de retard. En parallèle, la facturation avait pris encore plus de retard, ce qui fait que globalement, cela s’est immédiatement retrouvé sur le suivi du chiffre d’affaires. Là, il y a un écart de 20 000€, donc un petit glissement dans la gestion au quotidien de l’exploitation, de la production, de la gestion d’activités.
Ce petit glissement de 20 000€ ne semble pas alarmant, il sera récupéré le mois suivant et c’est effectivement ce qui s’est passé. Mais s’il était passé inaperçu, il aurait pu glisser de mois en mois, et sortir de notre résultat. Pire ! Il aurait pu s’ajouter à d’autres petits glissements ultérieurs…
…et mobiliser les équipes efficacement.
À partir du moment nous avons été alertés, nous avons revu l’équipe de production, nous nous sommes organisés pour rattraper le retard de production et de facturation. En conséquence, les 20 000€ ont effectivement été rattrapés sur le mois de mai. Mais il est important de noter que sans ce suivi mensuel, sans ce budget prévisionnel, ce glissement serait passé inaperçu jusqu’à peut être trois mois après la clôture du bilan sur l’année passée. Cela aurait été 20 000€ de moins sur l’exercice. Peut-être aurions-nous également raté d’autres glissements en juillet, octobre, novembre et par conséquent non seulement 20 mais peut-être 30, 40, 50 000€ auraient pu être perdus.
Un budget prévisionnel est donc vraiment un outil qui vous permet d’optimiser les probabilités d’atteindre vos résultats et d’atteindre vos objectifs de résultats et de bénéfice sur l’entreprise.
Exemple de compte de résultat prévisionnel finalisé
De manière très concrète et détaillée, voilà à quoi ressemblait le budget prévisionnel de ce client pour l’année étudiée.
Les grands blocs, les grandes masses financières, on les retrouve en gris -chiffres d’affaires, achats, charges externes, salaires et charges salariales (charges de main d’œuvre), taxes et impôts, dotations aux amortissements avec les prévisions mois par mois pour chaque ligne. En bleu, les soldes intermédiaires de gestion, qui nous permettaient déjà de viser une augmentation du résultat d’exploitation à 217 000 pour l’année à venir. Ils nous permettaient également de faire le suivi au quotidien au moins mensuel de l’activité pour voir si nous étions dans les clous.
Quel niveau de regroupement ?
Cas général
Dans un but de simplification, nous pouvons décider de regrouper l’ensemble des charges extérieures dans une même catégorie, un même bloc. Mais dans certains cas, nous avons besoin de détailler.
Dès lors, nous pouvons décider que ce bloc-là sera séparé en deux, trois ou quatre blocs en fonction de l’information que l’on veut faire ressortir. En particulier, d’un côté nous avons certains services extérieurs comme la sous-traitance, les redevances de crédit bail, les locations, les entretiens et réparations. Ce sont des éléments que l’on va effectivement aller sourcer à l’extérieur de l’entreprise (d’où le terme de la catégorie). Mais ils sont assez différent de ce que nous allons retrouver sur les comptes 62, avec les publicités, tout ce qui va être transport aussi bien sur marchandises que sur vente et déplacements ou frais de réception, ou encore personnel intérimaire ou personnel extérieur à l’entreprise.
Cas des comptes 61 et 62
Regrouper toutes ces informations là sous un même bloc « charges extérieures » peut manquer de précision. Ainsi, si nous décidons sur cette année-là de faire attention au niveau de sous-traitance et de réorienter notre politique stratégique en termes de fournisseurs, il peut être intéressant d’extraire la sous-traitance et l’identifier seule dans notre compte de résultat prévisionnel. Nous allons en faire un bloc avec N-1, N et le réel. Puis nous allons suivre la sous-traitance et regrouper toutes les autres informations dans le bloc suivant, en fonction de ce qui va être pertinent pour notre activité.
Il faut rester simple, mais pertinent. Ce curseur, c’est à vous de le placer. Peut être que vous allez le placer du côté de « plus d’information », ou au contraire, de « plus de globalité ». C’est vous qui jugez en fonction de votre activité, de votre entreprise et de vos besoins de décision. Mais en tous cas, le compte de résultat prévisionnel doit être quelque chose qui doit vous servir d’outil de pilotage. A vous de le construire dans cet état d’esprit là.
Votre deuxième budget prévisionnel : le prévisionnel de trésorerie
Le prévisionnel de trésorerie est un support de réflexion sur le financement de votre activité.
Le compte de résultat prévisionnel était un support de réflexion sur la façon de conduire l’activité. Le prévisionnel trésorerie porte sur la façon de financer votre activité. Les éléments vont être reportés en toutes charges comprises (TTC), incluant la TVA.
Où aller chercher l’information ?
Vous irez chercher l’information principalement du côté du compte de résultat prévisionnel que vous avez créé à l’instant et du côté de votre plan de développement stratégique. Vous pourrez compléter avec des informations collectée lors de négociations. Ce sera le cas si jamais vous avez besoin de financement externe.
Le plan de développement stratégique.
Pour le plan de développement stratégique cette fois-ci, vous n’allez pas chercher les informations concernant la façon de piloter et gérer l’activité, mais plutôt les stratégies que vous allez mettre en place pour piloter votre trésorerie et financer votre activité. Il s’agit en particulier des stratégies de gestion de comptes tiers, notamment les créances clients et les dettes fournisseurs :
- Est-ce que vous voulez demander des délais supplémentaires côté fournisseurs?
- Est-ce que vous voulez demander des acomptes supplémentaires du côté des clients?
Il s’agit également de vos stratégies de financement :
- Est-ce que vous faites un financement par apport de capital ?
- Allez-vous souscrire des emprunts bancaires ?
- Allez-vous maintenir votre niveau de trésorerie apport personnel et dépôt en comptes courants?
Là encore, l’impact sur votre prévisionnel de trésorerie est entièrement lié à votre stratégie de financement.
Les autres sources d’informations.
Vous chercherez l’information également sur vos relevés bancaires avec les positions de trésorerie. Vous y trouverez une partie de vos disponibilités : ce que vous avez en banque. L’autre partie de vos disponibilités est ce que vous avez en caisse.
Enfin, les tableaux d’amortissement de prêts vous permettront de savoir quels sont les décaissements à venir.
Les différences entre compte de résultat prévisionnel et prévisionnel de trésorerie.
Ce sont deux prévisionnels, mais bien différents dans leur principe.
Le compte de résultat prévisionnel s’appuie sur les produits et charges. A l’inverse, le prévisionnel trésorerie s’appuie sur les mouvements de trésorerie, sur les encaissements et les décaissements.
Les dotations aux amortissements sont des charges sans flux financiers. On va donc les retrouver dans le compte de résultat prévisionnel. On ne retrouvera pas ces charges dans les prévisionnels de trésorerie.
Prenons un exemple : vous achetez une machine que vous amortissez sur cinq ans. Pendant ces 5 ans d’amortissement, vous attribuerez chaque année une charge égale au cinquième de la valeur d’acquisition de la machine. Ce sont les dotations aux amortissements. Il n’y a qu’un achat, mais il y aura 5 charges annuelles. Il y a un seul flux financier (le décaissement lors de l’achat), mais toujours 5 charges.
Si, pour cette machine, vous décidez de faire un emprunt, disons un financement sur cinq ans. Il s’avère que la dotation aux amortissements et le remboursement de l’emprunt seront à peu près équivalents. C’est pour cela que l’on peut confondre un remboursement d’emprunt avec une charge. Mais la charge, c’est bien la dotation aux amortissements (compte de résultat) alors que le remboursement d’emprunt, c’est un flux financier, qui se retrouvera dans le prévisionnel de trésorerie.
Exemple de tableau : le prévisionnel de trésorerie
Il a presque la même forme que le compte de résultat prévisionnel, à ceci près que les éléments sont reportés TTC pour le chiffre d’affaires.
Les encaissements
Sur la partie haute du tableau, vous avez tous les encaissements et ces encaissements incluent le chiffre d’affaires prévisionnel et le remboursement de TVA. Il n’y a quasiment jamais de remboursement de TVA. Cela dépend des activités, mais quand vous payez plus de TVA aux fournisseurs que ce que vous collectez de la part de vos clients, ce n’est souvent pas très bon signe : vous achetez plus que vous ne vendez ! Cette partie-là est rare, mais sur des périodes courtes de quelques mois, ça peut arriver. Cela dépend de la saisonnalité de l’activité.
En termes d’encaissements, vous pouvez avoir également des apports en capital, en comptes courants, des subventions ou des emprunts bancaires, c’est à dire des financements bancaires.
Chaque mois, vous faites la somme de vos encaissements. Vous arrivez ainsi sur un total mensuel d’encaissement.
Les décaissements
Sur la partie basse du tableau, vous avez tous les décaissements. C’est à dire ce que vous achetez aussi bien comme marchandises ou matières premières que comme investissement matériel. Si vous achetez un matériel à 100 000€, le mois d’acquisition et de règlement, vous aurez un décaissement de 100 000€.
Vous aurez les loyers, le crédit bail, les honoraires et tous les comptes 6 qui génèrent des décaissements. Cela veut dire qu’ici, on ne trouve pas les dotations aux amortissements puisqu’elles ne sont pas associées à des flux de trésorerie. Par contre, vous avez les remboursements d’emprunt et des frais financiers qui sont associés au niveau de dette que vous pouvez avoir auprès des banques. Mais vous êtes désormais au clair là-dessus !
Là encore, chaque mois, vous faites vos totaux, et vous déterminez votre total des décaissements. Puis, en début de mois, vous mentionnez le solde de trésorerie de votre compte bancaire, ou de caisse, ou la somme des 2 si vous avez les deux.
La synthèse
Vous pouvez alors ajouter les encaissements, soustraire les décaissements et vous obtenez le solde à la fin du mois, solde que vous reportez au début du mois suivant. C’est comme cela que vous faites votre suivi de trésorerie. Vous pouvez faire votre prévisionnel de trésorerie en y mettant les chiffres qui sont liés à vos prévisionnels de ventes et d’activité. Ensuite, chaque semaine, chaque mois, vous ferez un suivi à partir de rapprochements bancaires éventuels pour détecter des glissements potentiels.
Demandez-vous alors…
- Est-ce que vos clients payent bien à l’heure?
- Comment se passent les achats?
- Votre service d’achats, est-il bien dans les clous par rapport à ce qui était budgété?
Quel support utiliser pour votre budget prévisionnel ?
Le « fait-maison » sur tableur
Pour formaliser tout ça, vous choisirez le support le plus pratique pour vous. Ça peut être un tableur Excel pour Windows, ou Numbers pour Mac . Sur des entreprises qui font jusqu’à 5 millions d’euros de chiffre d’affaires, ces tableurs peuvent être suffisants.
Un tableur a l’avantage d’offrir plus de fonctionnalités (liens entre les tableaux, formules) qu’un simple logiciel de prise de note, ou a fortiori, qu’une feuille de papier. Vous pouvez réaliser des simulations simples si vous avez les bons liens et les bonnes formules, modifier vos prévisionnels de ventes ou d’achats et voir directement l’impact que cela a sur le résultat ou la trésorerie.
Les solutions plus avancées
Pour des simulations plus avancées, vous pouvez utiliser des logiciels spécialement conçus pour vous fournir les prévisionnels au format standard. Vous obtiendrez des tableaux ressemblant à vos documents comptables habituels, à ceci près qu’il concerneront le futur, et non le passé ! Allez chercher du côté de Sage ou EBP par exemple.
Il y a les formulaires de budget prévisionnel en ligne. Ils existent, il y en a un certain nombre, il y en a des payants, et des gratuits. Vous pouvez chercher sur Internet, vous trouverez sans doute votre bonheur. Vous pouvez aussi utiliser des solutions proposées par les cabinets d’expertise comptable : prévisionnels de trésorerie, prévisionnels d’activité et budgets prévisionnels.
La solution complète budget prévisionnel et business plan par Zenessor :
Chez Zenessor, nous proposons une solution en ligne complète. Elle permet de construire votre business plan sur trois à cinq ans, avec de nombreuses fonctionnalités. De quoi vous faciliter la tâche et vous apporter plus de visibilité sur l’avenir!
L’originalité de notre solution porte sur le fait que vos prévisionnels sont intégrés à votre business plan (ou plan de développement), pour plus de cohérence et de pertinence.
Les informations sont collectées dans des rubriques dédiées et explicites puis, la magie du logiciel opère. Il a les formules qu’il faut, où il faut, pour nous simplifier le travail.
Un compte de résultat prévisionnel mensuel est disponible, et ça sur l’année, sur 3 ans ou sur 5 ans. Aussi, en fonction de vos conditions de règlement que vous pouvez paramétrer dans le système, des flux de trésorerie prévisionnels vous permettent d’envisager les besoins en financement éventuels pour votre activité.
En conclusion
Réaliser son budget prévisionnel fait prendre de la hauteur. En effet, on va s’interroger sur l’activité qu’on vise et sur l’organisation pour pouvoir réaliser pour cette activité. Vous développez une vraie vision stratégique de votre entreprise. De plus, ce budget prévisionnel facilitera par la suite le pilotage de votre activité. Vous aurez des éléments de comparaison et pourrez constater, en cours d’exercice, les écarts entre ce que vous aviez prévu et le réel.
Cela vous permettra d’ajuster au plus tôt. Gardez à l’esprit que le compte de résultat prévisionnel et le prévisionnel de trésorerie sont complémentaires. Le premier porte sur les produits, charges et résultats. Quant au prévisionnel de trésorerie, il portera sur les encaissements, les décaissements et votre situation de trésorerie. Utilisez l’outil le plus simple pour vous. Mieux vaut un outil simple mais suivi, plutôt qu’un outil complexe et inutilisé.
Si vous n’avez pas encore de prévisionnel pour cette année, faites le. Commencez par des prévisionnels simples. Puis, détaillez les parties pour lesquelles vous avez besoin d’un peu plus d’informations. Vous découvrirez les informations que vous aurez besoin de détailler au fur et à mesure.
Si vous avez des questions, je suis à votre écoute pour essayer d’y répondre le mieux possible.
Pour plus d’information sur notre interface de business plan en ligne:
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